Dieu, le mystère qui me fascine et dont je ne finis pas d’en faire le tour. Dès que je te nomme, tu te dérobes, échappant à toutes définitions, images ou catégories. Te voilant et te dévoilant en même temps. Plus grand que notre conscience et plus intime à notre être que nous le sommes à nous-mêmes, nous brûlant parfois le cœur de ton feu indicible qui se répand dans nos paroles comme dans nos silences ». Un extrait tiré et librement adapté d’un magnifique texte de Jacques Gauthier.
Mon âme, parcelle de Dieu, qui me suit et me précède, connectée au grand tout, d’où nous venons et où nous retournerons. Lien entre ciel et terre, fil conducteur qui nous interpelle à être le ciel / le sel de la terre… Tu voyages avec moi traversant le temps, jamais tu ne t’agites, tu es simplement, attendant que je t’accueille, t’invite au banquet, te reconnaisse comme présence divine en moi. Attendant le silence, le oui au souffle qui souffle, la faille, la fissure où nous nous glissons l’une et l’autre pour un moment de rencontre furtif, mais indélébile, qui demeure en la demeure.
Je peux te demander mille conseils, mille questions. Toujours, la réponse surgit. D’un livre, une personne, une chanson, une inspiration, un trouble, une fatigue, une crise, un silence dans lesquel tu viens te glisser apportant apaisement, réconfort, unification.
Voilà pourquoi les grands sages nous ont rappelés de tout temps de nous retourner en soi, parce que Dieu y désire à demeure par le biais d’une petite parcelle d’un tout qu’on appelle âme. Souffle de Dieu, esprit sain.
Paula Coelho disait du Christ: « nous ne t’avons pas crucifié parce ce que tu te disais Dieu, mais parce que tu nous as rappelé que nous le sommes tous ». Drôle de bibittes sommes-nous, nous reconnaissons et laissons si facilement la place au mental, à l’émotif qui sont aussi du domaine de l’invisible, pourtant nous avons si peur de te nommer et de te laisser nous féconder.
J’utilise le namasté depuis au moins dix ans, ce geste qui signifie « Je reconnais le divin en toi » or je n’ai de cesse de l’oublier, ne voyant encore trop souvent la vie, les gens, les événements à travers le spectre limité du mental ou du cœur qui est si volage, déformant le tout par mes projections, mes peurs et mes désirs.
Depuis la première fois où elle m’a frôlée de son aile, j’aime cette citation qui dit : « Dans le silence, entre les battements de cœur se cache un appel, l’entendez-vous? » Parfois, dont ce matin, je l’entends et je bénis ce temps qui me ramène à la descente tranquille. Dans cette espace, j’entends.
Puisse mon âme qui attend dans le silence me pardonner de si peu écouter son chant. C’est déjà fait, me souffle t’elle rieuse devant moi si sérieuse. N’empêche, quel chagrin de ne laisser que si peu d’espace à nos divinités. J’imagine le monde guidé par nos humanités, unifié entre nos trois polarités, âme, cœur et esprit.
Mais le temps d’écrire cette phrase qui contient du regret de ce que nous sommes, que monte du salon cette chanson qui dit « Le corps est l’atelier de l’âme où l’esprit vient faire ces gammes». Ça ne s’invente pas, ça se vit. Une magnifique évocation (plus grand que notre conscience et plus intime à notre être que nous le sommes à nous-mêmes), pour me rappeler que cette terre est une formidable école où nos voix se joignent et se mêlent les unes aux autres produisant à la fois de terribles cacophonies et de sublimes symphonies.
* Extrait de la chanson Hildegarde de Claire Pelletier.
Pour poursuivre la réflexion, cette magnifique entrevue avec Christiane Singer sur le sacré, la perte de sacré, la nécessité d’être connectée entre ciel et terre: http://www.dailymotion.com/video/xqzvs0_christiane-singer_webcam?start=331
MR/2014
Merci pour cet article qui touche à l’essentiel, et en particulier pour le lien vers ce que disait cette chère Christiane Singer, à écouter et ré-écouter…