Tôt ce matin, je m’en vais au pré, celui qui longe la voie ferrée.
C’est toujours mon cœur qui gambade en premier.
J’aperçois de loin le millepertuis,
de jaune d’or il a fait ses habits,
je m’agenouille et cueille marguerites,
chicorées avec cérémonie.
Je suis une fleuriste, qui s’abreuve des sons de l’été,
bourdonnement d’abeilles, bruissement du vent
et autres sonorités.
J’évoque déjà les jolis bouquets
que patiemment j’inventerai,
chaque fleur déposer avec soin, attention et délicatesse
pour en exposer les richesses.
La beauté m’émeut et m’offre tant d’occasion de silence et d’instants bénis,
c’est une des porte qui me laisse entrevoir le paradis.
Tiens, plus loin la grosse marmotte
se goinfre dans le plantain.
C’est probablement elle et sa descendance qui depuis des semaines collationnent au jardin.
La nuit dernière, le renard a mangé les poules du voisin.
Tristesse, de chacun de ses œufs nous faisions un festin.
Ainsi, tout près de chez moi,
marmottes, lièvres, raton-laveurs et renards se côtoient
partager avec eux va donc de soi…
Hier, en quelques heures, j’ai pu récolter
tout un pan de l’été,
composé de prêle, de fleurs d’achillée,
de trèfles et de pétales de rosiers.
Tant d’abondance à notre portée,
tant d’éclat et d’apparat.
Constamment dans la beauté,
juste là, à chacun de nos pas!
La nature est murmure, délice,
invitation et ravissement
grâce, charme, subtilité et envoûtement.
Voilà, simplement honorer
que l’extraordinaire et l’ordinaire
sont étroitement liés.
Un autre rappel que rien n’est séparé,
me vient aujourd’hui, l’envie de le célébrer.
Manon Rousseau / juillet 2017
Vraiment de la poésie de vie !!! Merci !!!!!