J’adore les petits riens, me vient souvent que lorsque je serai grande et à la retraite, je serai la poétesse du quotidien. Tous ces grains de petits riens mis ensemble, constituent un chapelet que je n’ai de cesse d’égrener et qui me comble de félicité.
Prenez pour exemple ce beau dimanche. D’abord vous dire la joie que m’a donné mon amoureux, lorsqu’en marchant de bons pas, il m’annonce qu’il vient de commander chez un grainetier bien intentionné des semences de proximité, évoquant de ce fait, les graines de tomates, de Chardon Marie et de basilic sacré qu’il se voit déjà semer. M’est venue sur le trottoir enneigé des effluves du jardin prochain et toute la légèreté d’un beau jour d’été.
Mes petits-enfants étaient chez nous ce matin et mon petit-fils de quatre ans, qui est grand comme un géant, parle encore d’une petite voix fluette de jeune enfant. C’est charmant et de cette façon, il demeure encore pour nous tous, notre petit Antony chouchou puisqu’il est la résonance de notre innocence et de toute la mer de tendresse qu’elle contient.
Lorsqu’ils sont partis, j’ai lu doucement sur le divan, entre deux rayons de soleil les nuages me faisaient un peu d’ombre, juste assez pour ne pas avoir à cligner des yeux. C’était un livre délicieux, vous savez un petit livre où en quelques lignes on part à l’aventure, l’esprit vagabond, rêvassant doucement. Un petit livre où l’on trouve un peu de philosophie, de matières à réflexion, une touche de beauté, un peu beaucoup d’humanité, bref ce qui me comble de joie tout entière.
Je comprends mal ceux qui cherche sans cesse l’ivresse, à mettre un filtre entre eux et la réalité, je la trouve tellement parfaite telle quelle est. Il me semble que rien n’est à ajouter et je ne trouve aucun sens au mot banalité puisque les petits riens sont en soi si pleins.
Manon Rousseau / 16 février 2020