J’ai toujours été sensible à la beauté, elle me touche et nourrit mon âme profondément. Elle m’infuse et me régénère. Évidemment, comme le mois de mai, en ce pays du Nord, en est un de pure beauté, je suis vibrante de ses enchantements. Depuis une semaine, j’ai respiré des effluves de forêt qui sentaient le vert tendre, je me suis laissée revitaliser, couchée dans un pré de pissenlit, les cerisiers et les lilas nouvellement en fleurs m’ont si intimement troublés que juste de l’évoquer m’émeut de nouveau et une jolie et vieille mousse de rocher orangée m’a infusé de sa sagesse vénérable. C’est dire comment la vie sous toutes ses formes m’attendrit et me féconde.
Or, une des grandes fleurs dans ma vie, mon amie Amala, se prépare pour le grand voyage, le grand passage, celui où notre essence s’en va rejoindre l’âme du monde. Donc, en ce moment de passage empreint de grâce, et il est de grâce en raison de son abandon, elle est partout et en tout… Elle est dans, dedans, devant et derrière chaque parcelle de beauté et tout ce qui fait que je l’ai aimée, est vivace et surgit à tout moment. Ainsi, ai-je sans cesse envie de lui dire : « Je t’aime ma belle amie! Telle une fleur au parfum sublime, tu m’infuses de tes cadeaux et ce depuis notre toute première rencontre. » Il est vrai qu’elle est mon aînée et que de tout temps, elle m’a devancé en sagesse, en présence, en joie et en tant d’autres choses encore. Ce qu’elle est, m’a enseigné à mieux être…
Ainsi, lors de ma dernière visite chez elle, elle me racontait une très jolie histoire, Amala est une conteuse née; elle me racontait que jeune infirmière en stage, sa superviseure de stage lui avait répondu ceci à une question qu’elle se posait : « Comment une personne aussi estimable que toi peut-elle ignorer sa valeur ? » Elle me dit combien cette question fut fondatrice à ce moment de sa vie et elle le fut à mon tour lors de ce moment béni. Parce que les grandes âmes, même au seuil du grand voyage, nous offrent leurs perles d’amour…
Parce qu’Amala est amour, c’est son don, son talent, le don de l’amour, le talent d’aimer simplement, totalement, humblement, constamment. Amala l’aimante, celle qui aime… Son amour est un baume pour l’âme; gratuit, généreux, large, ouvert, comme elle, comme toute sa personne. Ainsi, l’amour s’apprête à aller rejoindre sa source tout en demeurant en nos cœurs. Les fleurs se distillent en élexirs floraux gardant ainsi leurs essences, les êtres que l’on chérit distillent leurs essences en nos cœurs et s’en vont nourrir l’âme d’amour du monde. Ce sera particulièrement le cas pour mon amie Amala qui n’est qu’amour, déjà ici bas…
Alors, voilà mon amie, sache que je t’aime de toute éternité où que nous nous trouvions. Tu m’ouvres le chemin, ma sœur de cœur. Encore un autre de tes cadeaux si précieux. Nous avons été victimes d’un coup de foudre amical, explicable par tout ce qui nous liait, mystérieux comme chaque histoire de reconnaissance mutuelle et de profondeur. Je te porte où que je sois, mais surtout lorsque je m’imprègne de la beauté qui est en toute chose. Pour le reste, les mots sont de trop.
Manon Rousseau / mai 2016
Chère jardinnière de l’âme, qui sait comment nourrir la terre où tu sème les graines des textes qui poussent et fleurissent pour nous asperger de leur parfums. Merci d’être dans ma vie.
Merci à toi mon très cher Gilles au regard bleu éclairant qui m’a montré le chemin du silence et de l’amour aux mille soins…